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Pourquoi cliquer sur Partager peut-être criminel ? (2/2)




Comme expliqué dans la première partie de cet article, la prolifération d’intox peut avoir des conséquences désastreuses pour nos sociétés. Fort heureusement, chacun de nous peut œuvrer à lutter contre cette pandémie des intox.

Contre les intox, je suis le meilleur rempart…

Le combat contre les intox est loin d’être perdu d’avance. La solution qui est en fait simple et efficace est à notre portée. Il ne s’agit pas de l’implémentation d’un modèle basé sur l’Intelligence artificielle ou toute autre technologie de pointe (désolé les mordus de Tech 😉). Toute initiative portant sur la technologie a de toute façon besoin que nous signalions des informations douteuses afin que celles-ci soient vérifiées et supprimées si besoin est. Il est difficile d’imaginer un modèle de machine learning entrainé pour reconnaitre les intox de manière automatique : vérifier systématiquement chaque publication ou message sur les réseaux sociaux est peu envisageable, sans compter que la vérification de ces informations devra supposer une liste à jour de sources fiables par pays (dans le meilleur des cas) afin de vérifier ces informations. Toute initiative donc nécessitera in fine notre participation.

Pour revenir à cette solution miracle, elle nécessite également la participation de tous pour être efficace. En fait, nous sommes la seule composante nécessaire pour son succès. Elle repose sur notre degré de scepticisme et notre capacité à lutter contre nos biais cognitifs. Nous sommes les premiers maillons de la chaine de combat contre cette pandémie.

Il suffit que chacun de nous applique ces deux règles :

  1. Toujours vérifier l’information que j’ai reçue

J’ai reçu ou je crée un message, une vidéo, un audio sur mon réseau social : l’information est-elle datée (avec la mention du lieu si applicable) ? Contient-elle des liens vers des sources sûres (il ne s’agit pas là de n’importe quel lien vers un site web, mais bien de sources reconnues légitimes, fiables ou qui ont de l’autorité dans le domaine en question) ?

- La date (et le lieu si applicable) : elle est essentielle, car elle redonne à l’information son contexte. Il y a en effet plusieurs exemples d’intox qui ne sont rien d’autre que des infos sorties de leur contexte en attribuant les faits à une autre période ou situation géographique différente de celle d’origine.

- Les sources : ce sont elles qui différencient l’info de l’intox.

  1. Ne partager que des informations vérifiées ET utiles

Cette deuxième règle qui dépend de la précédente est tout aussi simple à mettre en application. Si l’information ne contient pas de sources ou de date, je peux alors moi-même faire une recherche rapide afin de vérifier la véracité de l’information. Si je trouve des informations complémentaires qui confirment l’info, je peux alors modifier le message d’origine afin d’inclure ces informations. Dans le cas contraire, je m’abstiens de partager ce que je suis en droit de considérer comme intox : j’aurai ainsi coupé la route à cette intox. Cela est d’autant plus vrai s’il s’agit d’une rumeur qui peut porter atteinte à la réputation de personnes. Oui, je vous entends me dire qu’on a parfois un scoop, une rumeur qui circule avant que l’information ne se confirme. Est-il vraiment d’utilité publique de partager des rumeurs sans aucune preuve sur des organisations ou personnes fussent-elles politiques ? Cela participe il à apporter des solutions ? Dans la plupart des cas au contraire, cela a eu des conséquences désastreuses sur la vie de plusieurs personnes. Le jeu en vaut-il la chandelle ?



Figure I: Diagramme de décision pour le choix des messages à partager.

Intox et lanceur d’alertes de rumeurs…

Selon Amnesty International, un lanceur d’alerte « est une personne qui, dans le contexte de sa relation de travail, révèle ou signale un état de fait mettant en lumière des comportements illicites ou dangereux qui constituent une menace pour l’homme, l’économie, la société, l’État ou l’environnement, c’est-à-dire pour le bien commun, l’intérêt général » [1]. Un lanceur d’alerte ne peut donc pas être à la source d’intox et rumeurs infondées puisqu’il est censé avoir de première main, les preuves de ce qu’il avance. Il est cependant malheureux de constater que plusieurs d’entre ceux qui se revendiquent lanceurs d’alerte sur les réseaux sociaux, ne sont en fait que des amateurs d’un mauvais genre de journalisme d’investigation. Ils partagent des rumeurs de sources très souvent peu fiables sans se soucier de fournir des preuves. Ce qu’ils considèrent comme des scoops ne sont en général rien d’autre que des rumeurs. Certes, et il faut le reconnaître, dans certains cas, ces informations se révèlent être véridiques. Cependant, cela s’apparente plus à un jeu de hasard et est à l’opposé de ce que le lanceur d’alerte est censé faire ; lui qui est guidé par l’intérêt général. Aussi, faisons plus attention à ceux qui se prenant pour des lanceurs d’alertes ne lancent que des rumeurs.



Nous vivons dans une ère où l’information gouverne. Synonyme de pouvoir, elle est au cœur de la prise de décision tant à l’échelle individuelle que collective. Que peut-on espérer donc d’un monde dans lequel nos décisions risquent d’être de plus en plus basées sur des informations erronées ? Il est temps de prendre pleinement conscience de la gravité et de l’enjeu de la situation. Nous sommes les seuls à pouvoir amorcer le changement dont nous rêvons tous. Certes, nous aurons à changer nos habitudes, chose qui n’est pas aisée, mais cela est à notre portée et s’avère nécessaire. Avant de cliquer sur « partager » la prochaine fois, rappelle-toi que tu es le dernier rempart qui protège notre monde (oh si fébrile) des intox, fais le bon choix.

Source

[1] Amnesty International France. Qu’est-ce qu’un lanceur d’alerte ? Disponible sur : https://www.amnesty.fr/focus/lanceur-dalerte

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